Life is a chess game [Pv Marwin Leeroy][+16 ans] [Les cachots]

Cela faisait à peu près un mois que le Professeur Umber avait mis ses différends de côtés avec la Sous-Directrice de Poudlard. Celle-ci lui avait confié ses craintes concernant l'héritier de Salazar Serpentard et lui avait demandé en quelque sorte son avis sur la situation et les dispositifs à mettre en place. Ne voulant en rien attirer les soupçons, Céleste avait joué la carte de l'indifférence au début et avait concédé un peu de sympathie à sa collègue.

Depuis ce jour, les deux jeunes femmes échangèrent des paroles presque courtoises et s'entretenait, de temps à autre, sur les dangers qu'encourait leur chère et tendre école.

Ce soir-là, Céleste s'était entretenue deux bonnes heures avec le Professeur de Potions sur les derniers incidents touchant le monde sorcier. Bien qu'au fond, elle n'en avait que faire, elle avait essayé de s'appliquer et de montrer son désarroi. Une fois son rôle joué, plus ou moins convenablement, la sorcière décida de s'attarder encore un moment dans les cachots.

Mise à part ses appartements, c'était le seul endroit où elle n'était pas susceptible de croiser quelqu'un à cette heure. Elle appréciait l'endroit pour sa tranquillité et sa froideur.

Faisant les cent pas, la jeune femme était plongée au plus profond de ses pensées. Elle se repassait en boucle ce début d'année des plus chaotiques. Rien ne s'était passé comme elle l'avait souhaité, elle avait dû faire face à bien des mécontentements ces derniers mois.

Il y avait eu ce vampire, le chef du Département des Mystères qui l'avait approchée et enrôlée dans sa petite armée bancale. Une vraie idiote d'avoir accepté. Si elle n'avait pas été aussi avide de pouvoir et si elle n'avait pas tant désiré ce qu'il avait à lui offrir, elle n'en serait pas là. Là à se torturer l'esprit avec cet imbécile d'héritier et ses possibles prouesses.

Mais, il n'y avait pas que ça. Rien que le début d'année avait mal commencé. A la rentrée, elle fut confrontée en quelque sorte à son passé ou plutôt à quelqu'un, une personne qu'elle pensait ne jamais revoir. Marwin Leeroy, le nouveau Professeur de défense contre les forces du mal. La blague de l'année. Que cet homme enseigne cette matière était risible, qu'il soit enseignant et en compagnie, toute la journée, de jeune gens l'étaient tout autant. En y repensant, il s'était sans doute esclaffer en apprenant qu'elle même jouait ce rôle grotesque. Qu'est-ce qu'elle pouvait le détester ! Qu'est-ce qu'elle pouvait maudire son propre comportement en sa compagnie !

Ils s'étaient tous les deux évités comme la peste en ce début d'année, la peur sans doute de retomber dans leurs vieux travers. Quelle belle équipe ils pouvaient former à l'époque. Ils se sentaient différents des autres, des surhommes, presque invincibles. C'était mal, mais cela faisait du bien.

Leur rupture, si l'on peut l'appeler ainsi, avait été vue comme une bénédiction pour Céleste. Il était hors de question de s'attacher et de se laisser déconcentrer. Elle avait mieux à faire où en tout cas, c'est ce qu'elle se répétait parfois lorsqu'elle se sentait seul au fond de son lit.

Céleste pestait intérieurement, elle enrageait tellement qu'elle ne prêta aucune attention à ce qui se passait dans ces lugubres cachots. Ce fut par surprise qu'elle se retrouva fermement collée à un torse et emprisonnée par des bras. Cette position… Elle frissonna légèrement. Elle ne pensa même pas à attraper sa baguette, c'était inutile. Cela ne pouvait être que lui. Qui serait assez bête pour la prendre ainsi par surprise sans avoir peur des conséquences qui en découleraient ?

Ne bougeant pas d'un pouce et s'efforçant de respirer calmement, la voix de l'homme lui confirma ses soupçons, c'était bien lui. Marwin. L'enfant de Satan !

Sans un mot et sans tourner la tête, le Professeur Umber appuya plus fermement son corps sur celui de son ancien amant. Elle l'écouta complimenter sa beauté. Le ton de sa voix était aussi doux que moqueur. Mon colibri. Il n'avait pas changé. Elle se retint de sourire

- «Tu as toujours aimé te moquer de moi… Pourquoi t'ai-je laissé faire ?» lâcha-t-elle d'une voix calme avant de se retourner pour lui faire face. Les deux corps ne pouvant être plus proche.

La sorcière le regarda de longues secondes dans le silence le plus total. Il fallait qu'elle pense à lui pour qu'il apparaisse comme par magie. Le destin avait décidément un sens de l'humour très prononcé. Pourquoi le maudissait-elle encore ? Ah oui, pour cette envie qui lui déchirait le ventre, entre autre.

Par la proximité de leur corps, Céleste pouvait sentir la respiration du sorcier sur son visage. Elle devina rapidement qu'il n'était pas dans un état tout à fait normal. Il empestait l'alcool, cela le rendait encore plus dangereux, incontrôlable.

- «Es-tu descendu au village pour te trouver une putain de bas étage? Les nuits sont si froides à Poudlard, n'est-ce pas?» lui demanda-t-elle d'un air méchamment moqueur.

Poudlard pouvait bien être immense, Céleste savait pertinemment qu'elle n'aurait pas réussi à éviter indéfiniment le Professeur de Défense contre les Forces du Mal. Cependant, elle aurait préféré le croiser dans un autre endroit, au détour d'un couloir par exemple, et bien évidemment en journée, entouré d'une bonne vingtaine de stupides étudiants. Cela aurait été plus facile. Plus simple de prendre sur elle et de l'expédier au diable.

Alors qu'elle s'interrogeait sur ses quelques moqueries, les lèvres du professeur s'approchèrent de son oreille pour lui susurrer la réponse à son interrogation. Le vicieux. Il avait raison. Elle avait toujours eu du mal à lui résister. Il lui était impossible de trouver les bons mots pour l'expliquer, mais il existait une certaine attraction entre eux. Elle avait bon s'éloigner, c'était toujours là. Ce soir en était encore la preuve. Elle aurait pu se débattre, mais à la place, elle accepta sans rechigner sa douce caresse.

Lorsqu'elle se retourna, pour lui faire face, elle remarqua directement qu'il était en état d'ébriété. Elle se sentit obligée de faire une remarque. La jeune femme savait pertinemment qu'il fallait un rien à Marwin pour partir au quart de tour. C'était plus fort qu'elle. C'était toujours à celui qui pousserait en premier l'autre à bout.

Céleste ne fut en rien étonnée par la réaction de l'homme. Il attrapa brutalement son poignet et la colla contre le mur. Il n'y avait que peu de distance entre les deux corps. Elle se sentit soudainement serrée dans sa robe de sorcière, la respiration comme coupée. Quelle brutalité. Elle aimait cette sensation autant qu'elle la détestait.

Gardant le silence, elle continua à l'observer. Si elle cédait, elle était perdue. Elle ne voulait pas être à lui, mais plutôt avec lui. C'est à ce moment là, qu'il lui proposa de réchauffer ses nuits...

- «Tu le sais bien, je ne crains rien» lâcha-t-elle tout en lui lançant un regard froid.

Bien sûr, elle mentait. Elle avait des craintes comme tout le monde. Sa crainte première, en cet instant, n'était pas de se faire surprendre. Non ! C'était de retomber dans ses filets, d'être emprisonnée dans une relation de haineuse et malsaine. En la présence de Marwin, elle était une femme qu'elle exécrait. Une femme faible et pleine de luxure.

Bon sang, mais quand arrêterait-elle de penser ? Qu'est-ce qu'une nuit de plus après tout ?

- «Tu as dix minutes, pas une de plus. Je te donne même le droit d'essayer de me faire peur» lui murmura-t-elle à l'oreille d'une voix un peu rauque tout en lui caressant le torse.

Tout chez cet homme animait ses sens, que ce soit son souffle chaud, son odeur, son touché ou encore le son de sa voix. « Mon colibri », deux simples mots qui provoquaient une vive brûlure dans le plus profond de ses entrailles. Par Merlin, elle le voulait. Oh oui, elle voulait être avec lui pour le détester et se laisser partiellement consumer. Elle serait condamnée à l'Enfer, elle en était persuadée.

Céleste était prête à céder dix minutes de son temps à l'homme pour qu'il use et abuse de sa personne à sa guise. Un laps de temps court, trop court. Connaissant les deux personnages, il était peu probable qu'ils réussissent à mettre en scène toutes leurs pensées malsaines en si peu de temps. Cependant, la sorcière désirait se poser des limites dans un premier temps, quitte à les franchir par la suite. C'était ridicule, mais cela la réconfortait d'une certaine manière.

Marwin lui ôta brutalement les vêtements qui lui recouvraient le haut. Abaissant sa lingerie de couleur pourpre, il se hâta de broyer l'un de ses seins. Sa main était aussi froide que cruelle, quelle allégresse.

La sorcière tressaillit à ses paroles. Il la voulait et l'aurait. Il n'était plus temps, pour elle, d'user de subterfuges. C'était trop tard, pour tous les deux. Marwin l'embrassa avec rage, il lui déclarait la guerre. Elle ne pouvait que répliquer, après tout, elle était une vaillante guerrière. Coups de langues, coups de dents, tout était permis.

- «Je te ferai regretter cette nuit, je te le jure !» lui dit-elle entre deux baisers.

Sans ménagement, Céleste lui agrippa la chemise et tenta de lui en défaire les boutons. Certains roulèrent au sol sous l'agressivité de ses gestes. Elle voulait sentir sa peau tout contre la sienne. Elle le griffa méchamment, elle espérait lui faire du mal. Il souffrirait autant qu'elle...

Céleste n'aspirait qu'à se venger, qu'à lui faire regretter sa propre faiblesse. Oui, c'était un être faible en sa compagnie. A la minute où ils déposeraient les armes, elle s'affairerait à le détruire. Il fallait simplement qu'elle retrouve le fil de ses pensées, ce n'était pas encore gagné.

A cet instant, elle n'avait plus une once de cohérence. Il n'y avait plus que l'empressement de le défaire de sa satanée chemise. Il en ricana. Bâtard vicieux ! Alors qu'elle s'était plu à le griffer, il décida de lui rendre la politesse en la mordant au cou. Un petit cri s'échappa de ses fines lèvres. Il était difficile de percevoir la nature de ce son. Traduisait-il la douleur ou le plaisir? C'était sans doute un peu des deux. Elle n'en sortirait pas indemne. Elle garderait des traces de ce combat infernal. Ce n'était qu'un détail…

Marwin la prévint de se méfier. Peut-être dépassait-elle les limites ? Y-en-avait-il seulement ?

- «Me méfier de quoi ? De toi ? Tu es incapable de me blesser, nous le savons très bien tous les deux» lâcha-t-elle en lui suçotant la lèvre inférieure.

Il n'avait fallu que quelques minutes, depuis leur rencontre fortuite, pour que le jeune professeur se retrouve avec sa robe retroussée jusqu'à a taille et la culotte sur les chevilles. Marwin commença à jouer de son membre sur son tout petit bout de chair remplit de nerfs et se plaça à son entrée. Il la titillait sans vergogne. Il voulait qu'elle craque.

Céleste planta son regard froid dans celui de son amant avant de le repousser violemment comme poussée par une force invisible. Elle voulait inverser les rôles. C'est lui qui serait adossé au mur de briques froid, c'est elle qui aurait le dessus. Entre les deux, bourreau et victime, la tendance pouvait varier aisément.

- «Le premier qui craque est le perdant» lui murmura-t-elle à l'oreille.

Avec fougue, elle l'embrassa de nouveau. Laissant librement sa langue jouer avec la sienne. Ses mains s'égarèrent ici et là sur le corps du sorcier. Elle voulait le torturer et s'en délecter.

Dans la vie, Céleste voulait avoir le dessus sur tout, c'était indéniable. Le contrôle avait une place des plus importantes dans sa vie, sans cela tout s'écroulait. Elle n'avait que ça et elle refusait que quiconque le lui prenne. Elle voulait toujours rester maître du «jeu» quitte à en perdre ses jolies plumes.

Marwin pouvait la blesser physiquement, il l'avait déjà fait. Cependant, il n'arriverait jamais à aller au-delà. C'était une promesse qu'elle s'était faite. Lui ou un autre, jamais. Les «sentiments», ce n'était que pour les imbéciles.

Alors qu'elle se pensait en position dominante, les tendances se retrouvèrent une nouvelle fois inversées. Elle se retrouva face au mur et frissonna à son douloureux contact.

Avant de la pénétrer avec une lenteur malsaine, Marwin lui «confessa» une vérité. Une vérité bien cruelle. Ils étaient tous les deux fichus. De cette bataille, il n'en sortirait ni gagnant ni perdant, il n'y aurait que deux estropiés un peu masochistes.

- «Attend !» cria-t-elle tout en tentant de bloquer son compagnon un instant.

Sa respiration devenait de plus en plus saccadée, heureusement que le professeur la soutenait, ses jambes n'étaient que coton. Elle devait prendre sur elle pour ne pas flancher. Cela faisait si longtemps. Trop longtemps. Mais, elle se refusait de venir si vite et encore moins dans cette position de soumission.

- «Je veux pouvoir te regarder» reprit-elle d'une voix plus douce qui ne lui ressemblait que très peu.

Le professeur Umber tenta tant bien que mal de freiner son amant. Il lui mordit violemment l'épaule en signe de mécontentement ou de vengeance, dans les deux cas, la «piqûre» lui brûlait la peau. Cependant, ses lèvres closent barrèrent tout son. Cette fois, elle ne crierait pas. Elle ne lui offrirait pas cette satisfaction.

Les paroles acerbes de Marwin trahissaient ses sentiments. Il était en colère, il était inutile qu'elle se retourne pour le voir. C'est comme ça qu'elle l'appréciait, c'était cette colère et se dégoût du monde qui l'avait attirée. Il n'avait que très peu de limites, il était dangereux. C'était tout aussi excitant que rebutant. Ils étaient deux êtres répugnants.

- «Je sais que tu as fait bien des choses Marwin. Je n'ai jamais douté de ton pragmatisme. Nous nous ressemblons pour tant de choses...»

Le sorcier enserra sa proie avec plus de délicatesse, il la cajola presque. C'était une sensation bien étrange, elle n'osa pas fermer les yeux de peur de se laisser complètement aller sous ses mains expertes. La tâche était tellement compliquée. Résister était une torture, mais il le méritait.

Alors qu'il était toujours en elle, elle s'enfonça un peu plus sur sa garde. Elle reposait tout contre lui. Il lui murmura quelques mots à l'oreille. Séparation. Perte. Conquérir. Apprivoiser. Des mots doux qui lui paraissait aussi tranchant qu'une épée.

- «Un oiseau ne peut que mourir en cage» murmura-t-elle autant pour lui que pour elle.

Les derniers mots de son amant sonnèrent presque comme une supplication. Avant, elle en aurait ri, mais aujourd'hui, elle en était presque désolée. Par Merlin, qu'est-ce qu'elle pouvait se haïr en cet instant.

La jeune femme recula légèrement et se retira, avec des gestes calculés, de l'étreinte chaude de Marwin. Elle se retourna délicatement et passa une main légère dans les cheveux du sorcier. Elle resta là quelques secondes à le regarder et à le caresser avant de lui offrit un baiser profond.

- «Tes dix minutes se sont écoulées...» lâcha-t-elle d'une voix un peu faible.

Au fond d'elle, Céleste n'avait aucune envie de partir. Elle voulait lui faire la guerre. Elle voulait le regarder, elle voulait qu'il se perte en elle. Elle voulait, au plus profond d'elle, revoir l'étincelle dans les yeux de son amant, mais ils étaient tous les deux débraillé à l'air miteux. Cela devait être un spectacle hideux. Comment avaient-ils fait pour en arriver là? Ils avaient été si forts, si téméraires. Elle mettrait tout sur le dos de l’alcool et de la solitude. Il ne pouvait pas y avoir d'autres explications...

Si elle avait pensé un instant que les armes de Marwin étaient déposées à ses pieds, elle s'était foutrement trompée. C'était elle qui avait imposé des conditions dans l'espoir de garder une once de contrôle, mais jamais il n'avait offert son consentement.

La punition fut sans appel. Plaquée contre le mur, les mains emprisonnées et la cuisse enroulée autour de la hanche de son amant, elle subit son joug. C'était tout simplement délicieux. La lenteur des gestes du sorcier était une douce torture mélangée à la raideur du mur qui lui lacérait le dos à chaque coup de reins.

Parfois, la jeune femme se demandait si le sorcier n'était pas capable de lire dans ses pensées si confuses. Il savait ce qu'elle désirait et ce qui la rebutait profondément. Oui, elle le trouvait minable, mais pas autant qu'elle à ce moment. C'était de toute façon trop tard. Elle gémit dans sa bouche lors de leur baiser. Elle avait envie d'exploser, elle allait finir par se liquéfier sur place.

- «Dans ce cas, oublions ces dix foutues minutes. J'aurai bon juré tous les Saints, je ne tiendrai plus longtemps. Je te veux plus fort, plus profond, comme si c'était la dernière fois» dit-elle tout en le comprimant de sa cuisse.

Elle avait terriblement envie de se libérer les mains pour l'agripper, le griffer voir le frapper. Elle le maudissait, elle maudissait que ce soit si délectable.

La lenteur de leur ébat, la rendait complètement folle. Son corps vibrait au rythme imposé par son amant. Elle en voulait plus, elle voulait le sentir au plus profond de son être. Ce n'était plus une envie, mais un besoin. Lorsqu'elle lui fit par de son désir, un sourire étira les lèvres du professeur. Il avait le dessus, il le savait et cela le réjouissait.

Il caressa son visage et l'embrassa avec force avant de lui enserrer le menton de ses fins doigts. Céleste avait l'impression d'être une vulgaire poupée de chiffon entre ses mains. Il la prévint que cette nuit ne serait en rien la dernière...

Pouvait-elle résister ? Elle n'en savait foutrement rien. Tout ce qu'elle voulait, en ce moment précis, c'était sa libération. Marwin l'embrassa derechef en jouant de sa langue. Sa satanée langue de vipère !

La jeune femme répondit à son baiser avec fougue et détermination. Elle avait envie de le supplier, qu'il l'achève, mais les mots restèrent bloqués au fond de sa douce gorge. Profitant de la libération de ses mains, la sorcière agrippa le professeur aux épaules, pour l'aider à se hisser plus fermement à ses hanches. Plaquée contre le mur, l'angle parfait, elle ne put que subir les va-et-vient de son amant, ils étaient plus puissants que jamais.

Elle se mordit la lèvre à sang tout en enfonçant ses ongles dans le dos de son partenaire. C'était un véritable carnage, elle allait venir. Tout n'était plus qu'une question de secondes.

- «Achève-moi ou je te jure que je hurle !» répondit-elle entre deux gémissements.

La brutalité de l'acte faisait échos dans les cachots. Heureusement qu'il était impossible de donner la parole aux murs. Ils auraient de quoi faire jaser tout Poudlard.

- «Je veux que tu viennes en même temps que moi! Le ferais-tu pour moi?» lui demanda-t-elle d'une voix horriblement rauque tout en plongeant son regard dans le sien.

Il prenait un plaisir malsain à la narguer comme jamais, c'était un véritable tortionnaire. Elle le méritait sans doute. Ses mots crus résonnèrent dans sa tête, ils avaient pour effet de l'exciter encore plus. Elle se faisait baiser vulgairement dans un bien sordide endroit, mais ce n'était rien. Ils fonctionnaient ainsi. Aucune place pour la tendresse. Ils n'étaient que des animaux en rûtes. Il était inutile d'avoir peur ou de se sentir honteuse, ce serait bientôt terminé. Elle pourrait continuer à le haïr sans vergogne. Elle pourrait rajouter cette nuit à sa longue liste de mépris.

- «Qu'ils aillent tous au diable !» cria-t-elle tout en lui mordant la langue.

Céleste n'était plus en possession de son corps, elle ne ressentait plus que des vagues déchirantes de plaisir. Il n'y avait plus de douleur. Pourtant, son corps était meurtri de toute part. Un baume réparerait cela en une nuit.

Le moment était enfin venu. Les coups étaient aussi déchirant qu'un poignard. Il lui donna son «consentent» pour venir à lui. Un dernier coup de reins lui arracha un petit cri aigu. Elle était libérée. Ils étaient délivrés l'un de l'autre.

Céleste planta un léger baiser sur les lèvres du professeur avant de regagner la terre ferme. Elle devait être affreuse. Elle n'avait plus que les vestiges d'un jupon, ses cheveux étaient emmêlés et son corps affichait de vilaines traces violacées. Tant bien que mal, elle chercha dans les restes de sa robe, sa baguette magique pour réparer ce gâchis.

Céleste Umber avait connu bien des nuits de débauche avec son amant, mais celle-ci avait été des plus virulentes. Les séquelles physiques étaient le cadet de ses soucis, c'est ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle qui l'effrayait. Ressentir quelque chose la mettait dans tous ses émois.

Le sorcier décida de marquer une dernière fois sa promise d'une morsure bestiale et d'un suçon presque intime, Tant de haine et de délectation. Elle l'aurait ! Elle aurait sa vengeance que ce soit dans un jour, un mois ou bien un an.

Cherchant sa baguette pour réparer les dégâts infligés à sa toilette, le professeur Umber se raidit aux paroles de Marwin. Avait-elle bien entendu ? Rey Greengrass ? Elle ferma les yeux quelques instants avant de lancer un regard de pure mépris au professeur de défense contre les forces du mal.

- «Bravo, tu as gagné !» murmura-t-elle avec un certain ressentiment.

Il savait pertinemment qu'on les observait et il avait refusé d'agir en conséquence. Au mieux de refréner ses bas instincts, il l'avait poussée à bout et ce sous le regard d'un élève… Pas n'importe lequel bien évidemment. Un être tout aussi pervers !

D'un sortilège informulé, Céleste fut vêtue décemment et se retourna vers l'ombre. Les traits de son visage étaient déformés par la colère. Comment pouvait-elle se sortir de cette impasse ?

La honte et la colère était un mélange bien dangereux chez la sorcière...

Le Professeur Umber fulminait. Elle était en rage, son épaule et d'autres parties de son corps lui faisaient atrocement mal et elle avait devant elle, Rey Greengrass. Le petit voyeur semblait autant en colère qu'elle vu le regard noir qui lui lança. C'était le monde à l'envers. Il venait de la voir à moitié-nue en train de se faire prendre contre un mur froid et il osait la regarder avec mépris, alors qu'elle baignait dans l’humiliation.

Ses paroles autant que l'intonation de sa voix lui glacèrent le sang. Il semblait si amer. Céleste ne comprenait plus rien ou plus tôt, elle se refusait à comprendre quoi que ce soit. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Il était hors de question qu'elle se laisse démonter par un étudiant et encore moins sous le regard moqueur de Marwin. Un bref instant, elle pensa à jeter un sort d'oubli au vert et argent, mais si cela s'apprenait, cela lui coûterait foutrement cher.

- «Vous auriez pu avoir la décence de nous faire part de votre présence, Monsieur Greengrass » lâcha-t-elle avec hargne tout en passant son regard d'un sorcier à l'autre.

Alors que le jeune homme s'avançait dans leur direction pour passer son chemin, Céleste le stoppa net d'un geste de la main ferme.

- « Oublions ces foutus cours et la punition…. » murmura-t-elle.

Elle ne pouvait pas le laisser partir ainsi. Pouvait-il seulement garder ses lèvres closes sur ce qu'il avait vu ? La sorcière n'en savait fichtrement rien. C'était un risque qu'elle n'était pas prête à prendre.

- «Que désirez-vous en échange de votre silence, Rey ? » lui demanda-t-elle avec douceur tout en tentant de nier Marwin Leeroy.

Céleste aurait pu le coller tout le reste de l'année, lui enlever une multitude de points, mais elle préférait lui offrir quelque chose en échange de son silence. C'était plus prudent. Il serait fort étonnant qu'il refuse, elle avait toujours vu en lui un garçon avide de pouvoir.